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Les confinés / Portraits, 2020
En mars 2020, la France est confinée pour plusieurs semaines. C'est entourée de sept amis que je vis ce premier confinement. Nous cohabitons dans une grande maison, à L'Union, au nord-est de Toulouse.
Alors que je travaille à distance grâce aux outils numériques, Thomas, mon compagnon et menuisier, entreprend de fabriquer un sténopé en bois sur place. L'appareil photographique, que l'on pense ensemble, permet l'utilisation d'un film 120.
Avec le sténopé chargé de la pellicule que j’ai en ma possession, je réalise des portraits de mes colocataires temporaires, entre les quatre murs de leur chambre, dans l'atelier du rez-de-chaussée ou dans le jardin qui l'entoure, selon leurs habitudes personnelles.
L'ennui s'installe, le temps est long, comme la prise de vue. Je développe la pellicule au caffenol : un mélange de café soluble bon marché, de pastilles de vitamine C et de cristaux de soude ménagers.
Chacun pose, immobile pendant quelques secondes. Les corps s'impriment au ralenti sur les négatifs, comme prisonniers d'un moment de flottement. Certains semblent s'embraser, conséquence fortuite d'un développement mené avec les moyens du bord, dans la cuisine de la colocation où la vaisselle s'accumule.
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